L’Imprévisible 2009, de Marie-Liesse Clavreul & Thierry Kerserho, dans les médias
(relevé non exhaustif)
CRL de Basse-Normandie (site Internet), 3 novembre 2008 (article de Nathalie Colleville).
amateur-idees.fr (site Internet), 10 novembre 2008 (article dEmmanuel Lemieux).
Libération, 20 novembre 2008, « Cahier Livres » (article de Pierre Marcelle).
France 3 Basse-Normandie, 30 novembre 2008, « 19/20 » (reportage de Rémi Mauger).
ze-news.fr (site Internet), 3 décembre 2008 (présentation par Damjan Petrovic).
Le Magazine littéraire (site Internet), 8 décembre 2008 (présentation par Alexandre Sumpf).
Radio Bleue Basse-Normandie, 11 décembre 2008, 15 h 20 (interview par Nathalie Morel).
Radio Première (RTBF - Belgique), 12 décembre 2008, 7 h 19 (chronique de Paul Hermant).
Le Monde, 12 décembre 2008, supplément « Beaux livres » - sélection Littératures (présentation par
Patrick Kéchichian).
Ouest France, 18 décembre 2008, page « Regards » (article de Xavier Alexandre).
Politis (et site Internet), 18 décembre 2008 (article dOlivier Doubre).
Mouvement, « Lettre dinformation » du 18 décembre 2008 et site Internet (article dÉric Vautrin).
France Inter, 24 décembre 2008, « Et pourtant, elle tourne » (chronique de Thierry Steiner).
Le Magazine littéraire, janvier 2009 (présentation par Alexandre Sumpf).
Art Présence, janvier 2009, n° 63, p. 47 (article de Ghislaine Trividic).
La Croix, 15 janvier 2009, cahier « Livres & idées » (article de Sabine Audrerie).
Le Matricule des anges, février 2009, n° 100 (article de Camille Decisier).
Libération, 20 novembre 2008, « Cahier Livres », p. IV
L'Imprévisible 2009
On avait l'an passé promu sa première édition ; après qu'il nous a tout au long apporté un plaisir quotidien,
on est heureux de recommander à nouveau L'Imprévisible 2009, le plus spirituel des agendas et le plus apte à nous faire
appréhender de quoi l'an neuf sera fait (les années en 9 sont volontiers catastrophiques). Conservant le principe qui a fait
la fortune de l'ouvrage, les auteurs, Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho, ont, « activité en plein essor »,
dévolu chaque jour à « une cause irréprochable », couplée à diverses
éphémérides. Ainsi le 17 janvier, décrété « Journée du blanchiment »,
nous rappelle-t-il que ce jour-là, en 1989, mourut Jeanne-Marie Le Calvé, plus connue sous le nom de Mère Denis ; et que naquit,
en 1899, Alphonse Gabriel « Al » Capone. On s'instruit à toutes les pages et l'on s'amuse en proportion. La liste des
libraires qui distribuent ce bonheur quotidien est consultable sur le site de l'éditeur (lejeudelaregle.fr), où l'on peut le commander.
Vite : tiré à 2008 exemplaires, L'Imprévisible 2008 est collector, et l'édition 2009 a vocation à le devenir.
Pierre Marcelle
France 3 Basse-Normandie, 30 novembre 2008, « 19/20 », reportage de Rémi Mauger
Voir ce reportage
Radio Première (RTBF - Belgique), 12 décembre 2008, 7 h 19
La Chronique de Paul Hermant
Je me suis longuement posé la question, Pascal. En parler ou pas ? Ceci pourrait passer pour une chronique « spéciale
copinage », mais qui serait tellement spéciale que je ne connais même pas les gens dont je parle.
J'aime à le rappeler de temps en temps, les dieux du temps sont grecs et sont au nombre de trois : Aion, le temps dans
lequel nous existons depuis les origines ; Chronos, le temps que nous vivons pendant que nous le passons et Kairos, le temps que
nous aimerions vivre tandis que nous le vivons. Nous sommes décidément très grecs cette semaine, mais que voulez-vous,
nous assumons et notre filiation et notre étymologie
Car je dois vous faire un aveu, Pascal : une chronique, - du dieu Chronos, donc, un ami - ce n'est jamais rien d'autre qu'une entreprise
de conjuration du temps. Mais je dois vous faire une autre confidence : une chronique, ce n'est pas autre chose non plus qu'un exercice
de célébration des temps.
Aussi, nous autres chroniqueurs, qui sommes aussi gens d'analogies et de précipitations et qui aimons dans nos billets négocier les
têtes à queue et éviter tant qu'il est possible la fatale embardée, ne pouvons rester insensibles dès lors
que nous rencontrons des collègues, si j'ose dire, en temps et en heures.
C'est des auteurs d'un agenda dont je vous parle. Un banal petit agenda. Je vous en avais touché un mot il y a quelques mois et je
pensais à vrai dire que l'expérience n'aurait pas de suite, mais il est un petit éditeur français associatif
qui fait mon bonheur au moment d'effeuiller la dernière page du calendrier : le 1er janvier est devenu pour moi un jour délicieux
depuis que je sais que je vais pouvoir lire l'année qui vient, comme un livre.
Car cet agenda dont je parle et qui s'appelle « L'Imprévisible » a entrepris de rebaptiser chacun des jours de
l'année, afin de combattre et de moquer, je cite, « la prétention des temps modernes à susciter à tout
prix de l'événement ». Et vous voyez maintenant, Pascal, pourquoi cet agenda parle à mon cœur. C'est une somme
poétique comme on en connaît peu. C'est, comme ils disent, « un bréviaire du banal actuel », et il en
faudrait plus comme ça. Et les jours s'appellent « journée des causes perdues », « journée
du bouclier humain », « journée des rires enregistrés » ou « journée des questions
de société », en fonction des éphémérides et des événements du jour. Au total : cest
terriblement impertinent.
Justement, hier, ce fut le jour où Robert Mugabe annonçait la fin du choléra dans son pays du Zimbabwe. Avant-hier,
les Nations unies parlaient pourtant de 775 morts et de plus de 16 000 cas recensés. Comment mes amis de L'Imprévisible
auraient-ils nommé cette journée totalitaire ? Avec leur mauvais esprit, je pense qu'ils l'auraient baptisée « la
journée du thermomètre qui fait baisser la fièvre ». Allez belle journée et puis aussi bonne chance.
Politis, 18 décembre 2008 (et site Internet)
Livre ou agenda ?
La petite équipe des éditions du Jeu de la règle renouvelle laventure
initiée en 2008 avec la parution dune version 2009 de leur étonnant livre-agenda intitulé LImprévisible.
De belle facture, à la fois ludique, engagé et décalé, louvrage recense pour chaque jour de lannée les innombrables
journées mondiales ou nationales en tout genre, signale des anniversaires dévénements dune année en 9, mais surtout
« proclame » une journée « de ceci » ou « sans cela », en se jouant avec
bonheur du langage quotidien et des expressions à la mode. Exemple du ton de ce véritable tour de force sur 365 occurrences :
à la date du 29 mars 2009, à côté de la mention « Retour à lheure dété »
, les auteurs ont fièrement décrété la « journée de la France qui se lève tôt »
Un petit volume qui peut aussi bien se lire que se remplir tout au long de lannée comme un vrai agenda.
Olivier Doubre
Mouvement, « Lettre dinformation » du 18 décembre 2008, et site Internet
Ça devait arriver ou à vous de jouer
Linstitution calendaire revue par La Caravane d’inventions institutionnelles
En apparence, ou plutôt, dans un premier temps, voilà un agenda, bienvenu en librairie à cette époque de
lannée, et de belle facture encore, ce qui en fait un sérieux concurrent dans la recherche de cet outil tout à
la fois, si possible, chic et pratique. Livre au format poche à la jolie couverture grise à peine mouchetée, belles
inscriptions bordeaux sur papier légèrement écru, graphisme élégant quon reconnaît comme
celui de Cédric Lacherez, manitou doué du Centre de recherche du signe du son et du sens. Lensemble témoigne
dune attention au détail, dune fabrication attentive, dune conception dédiée à son usager comme
cela narrive pas si souvent. Sans doute un objet qui me sera utile et pratique, que je retrouverai avec plaisir 300 et quelques jours
durant, qui se distinguera de ceux des collègues par son élégance et son originalité et qui me rendra de fiers services,
vous direz-vous en découvrant la livraison 2009 de LImprévisible.
Dans un second temps, vous vous surprendrez peut-être à le lire. Non quil ait rempli les pages à votre place, vous commandant
les rendez-vous à lavance ou devinant vos futures listes de courses - au contraire, vous avez comme de droit une page par jour, en attente
de vos futures activités qui ne manqueront pas dêtre aussi immanquables quimprévisibles, justement. Mais LImprévisible
ressemble aussi à ce quon appelait autrefois un almanach, combiné avec un éphéméride.
A chaque jour suffit sa commémoration : quand les temps sont durs, le passé se fait gardien du présent, et chacun
sait aujourdhui que le devoir de mémoire nous rend conscients de nos devoirs vis-à-vis de notre prochain comme de nos aïeux :
il éduque et célèbre tout à la fois, merveille de la démocratie moderne. Bref, la mémoire instituée
Da-sein officiel, sublime être-là face à son devoir, arme pacifiste incontestée du citoyen moyen.
Ainsi, chaque journée est-elle ici consacrée : journée du passe-temps ou journée noire dans le sens des
retours, journée du moral des ménages ou journée de la solution miracle, vous ne manquerez rien, digne esprit toujours à
la fête. Par un curieux effet de calendrier, vous découvrirez même des échos dun jour à lautre, dune page à
lautre : dans ce bel agenda, la journée sans musique dascenseur fait face à la journée des sociétés écran,
celle des parts de rêve répond à celle des avantages en nature. Sans aucun doute, lannée avec LImprévisible sera
bien remplie, avec tous ces jours de ceci ou sans cela.
En bas de page, les auteurs, Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho, vous rappellent avec à propos quelques événements ayant marqué
les années en 9, ou bien encore les entrées aux mêmes dates dans les registres officiels comme dans le Calendrier du Père
Ubu (1901) et LAlmanach des honnêtes gens de Pierre Sylvain Maréchal (1787), lequel fut arrêté par le Parlement de Paris
pour atteinte à la religion. Tout un programme. Et là encore, on sétonnera des « coïncidences » :
ainsi le 20 février, la bien nommée journée des bandes darrêt durgence, on commémorera le suicide de Sarah Kane
(1999) et la publication du manifeste du Futurisme par Marinetti (1909). Le 29 avril, journée des conflits des générations
(futurs), on vous rappelle quà cette date, en 1999, Lionel Jospin recevait un rapport sur lavenir du système des retraites et quen
1959 De Gaulle déclarait que « LAlgérie de papa est morte ». Rien narrive au hasard, cest à croire, et
tout se croise - à vous de jouer.
Durant 365 pages, cette étonnante œuvre de patience démonte linstitution calendaire, jouant de raccourcis et calembours,
associations didées et traits desprit. Rien qui vienne clamer sa grande œuvre, lensemble se glisse dans le cours du temps, de la lecture
ou de lusage de lagenda comme il se doit, au fil des jours. Cest le troisième temps - mais gardez-le pour vous, ce nest pas un discours
ou une fière philosophie esthétique écrite en lettres de feu, mais au contraire, pour une fois, une pratique, une action dans
les usages : rien ne vous est imposé, si ce nest un agenda en forme dagenda. LImprévisible est sans doute un détournement,
mais en tant quil est une proposition. Il reprend les cadres - usages, langages, modes de pensée - en œuvre aujourdhui pour en faire
apparaître les discours autoritaires qui sy cachent. Cest tout lobjet de lassociation à lorigine de ce bel objet, La Caravane
dinventions institutionnelles, dont les statuts stipulent quelle explore « les formes dorganisation, les mœurs et rites fondamentaux de
la société ». Selon leurs propres dires, Marie-Liesse Clavreul et Thierry Kerserho travaillent linstitution comme dautres
la musique ou le cinéma. Ils posent des cadres qui deviennent le support à des usages. Ces cadres ne sont jamais hasardeux ; ils
relèvent dune attentive analyse des pratiques ordinaires. Et ils ne sont pas anodins : ils jouent sur des règles instruites, des
règlements composés, dont le respect vaut acte. Ainsi cet agenda, qui ne saurait être autre chose quun agenda même sil
joue avec quelque chose relevant de la poésie ou de lécriture. Oh certes, la grande idée de lart basée sur la magique
et mythique inspiration, sur le secret intime et mystérieux de lâme humaine en peine, est bien mise à mal par de telles pratiques.
Depuis les situationnistes au moins - mais aussi, pourquoi pas, les détournements amusés des Arts incohérents de Jules Lévy,
Alphonse Allais et Jarry à la fin du XIXe siècle, il ny a pas à chercher dorigine - ce type de mise en cadre, de constructions
des usages par la proposition, visant la mise en évidence des normes et lappropriation par chacun des cadres fondant le collectif, sont la
réalisation de ce que les arts contemporains, bien souvent, évitent par bonne conscience humaniste, quand ce nest pas par dexplicites
appels à linconscience.
Ainsi, nul nihilisme ici, et nulle critique sûre delle-même, mais au contraire une mise en jeu, une proposition offerte
à son lecteur, une base pour une exploitation/exploration de chacun - à linverse des usages habituels qui ne visent souvent que la mise
aux normes ou au pas. Est-ce pour cela que lagenda nest pas reconnu comme livre, comme œuvre, et se voit appliquer la TVA de tout objet industriel
(19,6 %) et non celle dobjet culturel (5,5 %) ? Il laisse, en effet, deux tiers de ses pages à son usager, basculant sous cet
autre régime de taxation. Ainsi, lobjet culturel ne doit laisser aucun espace à son spectateur - au moins, là encore, la loi
parle, et elle est explicite. (Une exception est accordée, figurez-vous, aux livres de coloriage. Tout est dit).
Éric Vautrin
La Croix, 15 janvier 2009, cahier « Livres & idées »
LImprévisible 2009
Que vous ayez ou non déjà fait lacquisition dun agenda pour cette nouvelle année 2009, celui très singulier
édité par Le Jeu de la règle ne fera pas doublon tant il nest pas quun carnet de rendez-vous mais un véritable livre
et un petit bijou dintelligence. Humoristique, philosophique, littéraire, engagé et décalé (et par ailleurs fort
élégant), ce compagnon quotidien de la bonne humeur reprend le principe de léphéméride en faisant de chaque page
la journée dun événement, petit, grand ou totalement loufoque. 2009 mettant le 9 à lhonneur, les anniversaires
liés à ce chiffre sont célébrés, tout comme sont inventées des fêtes quotidiennes, parmi lesquelles
la journée de la solution miracle ou celle sans musique dascenseur. Un pied de nez à la « commémorationnite »
actuelle qui fait événement de tout bois, ou lenvie de lamuser avec nos mythologies modernes ? Un peu des deux assurément.
Sabine Audrerie